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Tchen,
fille des bas fonds de la cité et des paradis perdus, sort de prison après
huit années d’enfermement. Il est minuit. Cette nuit-là, elle décide
de la passer dans un bar qu’elle trouve sur son chemin. Max, le barman
tente de la mettre dehors, en vain. Ces deux êtres, parias sociaux, vont
peu à peu s’apprivoiser. Ils ne se sont jamais vus, pourtant ils
partagent le même secret. Deux êtres tragiques, brûlés par la vie,
perdus dans le huis clos de ce bar vont s’éprendre l’un pour
l’autre d’un amour étrange….
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Colas
RIFKISS,
Dans son bar, une
nuit, Max, la cinquantaine aigrie, reçoit la visite de Tchen, une jeune
sauvageonne révoltée. Banal endroit pour une rencontre. Banale histoire, me
diriez-vous ?.
Surtout pas ! Au rythme d’un face à face brillant, les acteurs nous offrent
un instant unique : ces moments dont on peut dire après coup « ce
fut MA nuit ! » (…) La très fine mise en scène de Jean Peysson
offre une révolution qui brise l’antique mythe grec.
Le
dénouement inattendu propose au spectateur une interprétation très
personnelle de la tragédie d’Antigone, mais qui se révèle finalement plus
accessible.
A travers ses dialogues simples et poignants, le propos du metteur en scène
apparaît sincère et louable.
Œdipe Plane, mais Peysson s’impose.
Jean-Philippe Faure, Sud-théâtre
et AgoraPièces
2001
Une rencontre.
Elle se situe dans un ailleurs
intemporel.
Autour de ces deux-là même qui se rencontrent, tout s'est effacé. Le monde a
disparu. Tout se résume à eux. Dans une démarche méthodique, rigoureuse et
sans l'ombre d'une concession aux modes de tous poils, Jean Peysson poursuit une
quête dont le moyen est l'écriture, le lieu le théâtre et l'objet l'humain,
c'est-à-dire nous-mêmes. (…)
Tout cela se déroule dans le mythe – dans des dimensions mythiques, sous le
signe de la tragédie grecque... mais sans le poids de quelque fausse érudition,
savoir scolaire mal digéré – rien ici qui s'étale ou qui parade, ou qui
fanfaronne : tout va vers l'intérieur.
Initiation au voyage intérieur . (…)
Face à Tchen-Antigone, il y a cependant un quidam que la vie a placé sur sa
route (…) il détient l'autre moitié d'un secret et c'est au cours d'une
confrontation qui noue d'abord insensiblement son étreinte, mais ensuite ne se
relâche plus, qu'il sera amené à découvrir l'autre partie de son lourd
secret...
Une étreinte palpitante nouée autour du cou du spectateur qui ne se relâchera
plus jusqu'à la dernière vision, jusqu'à l'ultime minute du dernier round de
cet étonnant "match de boxe", le premier que livre ce boxeur bleu
nouveau-venu, et où à la fin personne ne gagne, c'est-à-dire : tout le monde.
Liliane
Lépine La
Marseillaise juillet
2001
Dès
lors tout est choc et l'on assiste médusé, la gorge serrée au face à face
inéluctable de deux destins entremêlés.
La mise en scène fluide, précise et quasi-cinématographique de Jean Peysson
revisite l'antique mythe grec et en donne une interprétation moderne, forte et
personnelle. Il rend compte de la lutte rageuse, obstinée, frénétique de deux
spécimens de l'humanité se débattant dans un décor tenant à la fois du
ring, de l'arène ou encore de la toile d'araignée, pour vaincre les ténèbres
et triompher de la fatalité et du malheur.
Admirablement servie par deux comédiens très justes, au jeu souvant poignant,
la pièce, au dénouement inattendu, bénéficie outre de très beaux
éclairages d'une véritable atmosphère.
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